Sujet: Re: Samuël Mathiews [ en cours ] Dim 17 Juil - 9:40
» Prologue.
Elle riait, ses cheveux d'or s'envolant autour d'elle, formant comme un halo de pureté, une auréole, autour de son visage. Ses yeux pétillaient, sa bouche ouverte dévoilant ses petites dents blanches et laissant s'échapper son rire si mélodieux, prouvaient à quel point elle était heureuse. Heureuse d'un rien, savourant son petit bonheur du jour. Les flocons de neige qui semblaient ne pas vouloir cesser de tomber, se collaient dans ses cheveux, se posaient sur les traits fins de son visage, avant de fondre doucement, laissant alors des sillons humides sur la peau diaphane aux joues rosies par le vent, le froid et le plaisir.
A ses pieds, un petit garçon la fixait, le regard aussi rieur qu'elle, ses lèvres étiraient dans un sourire que rien ne semblait pouvoir fané. Il était assis dans la neige, ses mains dessinant des formes sur le tapis blanc, ses yeux fixés sur sa mère qui retombait en enfance. Un rire lui échappa alors que la jeune femme, à force de virevolter, perdait l'équilibre et tombait. Un rire qui se glaça soudainement dans sa gorge quand une ombre se découpa à l'orée du bois, avançant lentement vers eux, une baguette dirigée sur sa mère.
Le petit garçon se leva, courut vers la femme au sol qui, figée à jamais dans cet instant de bonheur, ne pourrait jamais plus le prendre dans ses bras, coller ses douces lèvres sur son front pour le rassurer, lui conter les histoires qu'il aimait tant. Cette femme qui, jamais plus, ne serait là pour lui, dont il ne ressentirait plus la chaleur. Plus jamais.
Un cri s'échappa des lèvres du garçonnet, accroché au manteau de la défunte, alors qu'une main l'attrapait par le col de sa veste, le soulevant du sol. Puis, plus rien. Le noir.
Sujet: Re: Samuël Mathiews [ en cours ] Dim 17 Juil - 10:26
» Part ı.
« Je me nomme Samuël. Samuël Jones Mathiews, fils de Jones Kerrec Mathiews et de Aileen Heyden Yahnn. A l'heure où je vous parle, je viens de fêter mes onzes premières années. J'écris dans un cachier à la couverture de cuire sombre, où mon nom est gravé en lettres d'argent. Il y a longtemps qu'il trône sur mon bureau, mais je n'avais encore jamais ressentis le besoin, ni l'envie, de l'ouvrir. Si je me décide enfin à le faire, c'est que désormais les choses vont changer. Je pense donc utile de notifier ces choses extraordinaires qui vont m'arriver, pour ne pas les oublier. D'autant plus que mes pertes de mémoires semblent plus nombreuses avec les années qui s'écoulent.
Pour parler de moi, parlons d'abord de mes parents. Mon père est un médecin respectable, célèbre d'une certaine façon. C'est un homme bon et juste, au regard océan emplit de bonté, au sourire perpétuellement visible sur ses lèvres masquées par quelques poils d'une barbe négligée. Il est grand, très grand. Il est fort, sage et juste. Je suis fier d'être son fils et ne suis peut-être pas très objectif lorsque je fais à ce point ses éloges. Mais mon père est un homme que j'admire et aime de tout mon être. C'est mon père.
Quant à ma mère, Aileen, mes souvenirs et les photos me la montrent comme une femme de taille moyenne, au teint pâle malgré des joues rosées, à la longue chevelure dorée, aux lèvres cerises et au regard emmeraude. Une femme douce, si douce qu'il ne me semble pas l'avoir déjà vue élever la voix. En même temps, ma mémoire est défectueuse et du peu de souvenirs que je garde de ma mère, sûrement n'ais-je retenus que les meilleurs.
Pourquoi parler de ma mère au passé ? Car elle est morte lorsque j'avais cinq ans. Parfois, la nuit, je la vois s'effondrer, je distingue même une personne vêtue d'une cape noire. D'après mon père, la personne inconnue symboliserait la mort, une raison expliquant la chute de ma mère. Car d'après lui, l'avoir vue mourir de cet infarctus m'aurait chamboulé. Tu m'étonnes, j'ai envie d'dire...
Passage « famille » fait, parlons maintenant de moi. Onze ans, fils unique et orphelin de mère. Tellement traumatisé d'avoir vu ma mère mourrir que, pour me protéger, mon cerveau fait un blocage sur certains souvenirs. Mais ce blocage n'est pas au point et j'ai tendance à avoir des pertes de mémoire un peu n'importe quand. Pas toujours très pratique... A cause de ça, je suis scolarisé dans une école spéciale, où je ne me sens pas du tout à ma place. Les autres élèves sont tous déficiants mentaux, certains le sont même physiquement. Et moi, je me retrouve parmis aux pour de simples pertes de mémoire. Être entouré de personnes qui nous semblent si inférieures (mentalement, j'entends, et ce n'est donc pas qu'une impression) est une véritable torture. D'être dans ce centre, je suis traité comme eux tous. On me parle de la même façon que je parle à mon chien. Limite si ils ne me proposent pas de « susucre ».
Mais si aujourd'hui, je prends enfin la peine d'ouvrir ce « journal intime », c'est que tout va cesser. Enfin, je vais me sentir à ma place. Je suis impatient et angoissé à la fois. Je vais devoir quitter mon père, me faire de nouvelles habitudes. Mais en même temps, je vais enfin comprendre. Comprendre pourquoi ma colère est source d'explosion (d'objets), pourquoi tant de choses étranges m'entourent. Mon père n'est pas très heureux et vu sa tête, il devait se douter que ce jour arriverait. Je lui en ai voulu de m'avoir cacher tout ça, le fait que j'étais différent. Il m'a répondu que c'était pour me protéger, qu'il n'était pas sûr que je le sois et qu'il craignait de me faire de mauvaise joie.
Mouais... M'enfin, quoiqu'il en soit, demain, ça y est. Demain, je me rendrais au collège Poudlard. Un collège de sorcellerie ! »
« C'est papa qui m'a mené sur le quai où le Poudlard Express attendait. Je sais pas comment il a su où aller, mais grâce à lui, je suis arriver sur ce quai où tant d'enfants et de parents étaient. En les voyant, je savais être à ma place. Papa me mena jusqu'au train, me dit au revoir et partit presque en courant. Il avait la tête baissée, comme si il désirait ne pas être reconnu. C'était étrange. Mais je me suis dit qu'il voulait simplement éviter de se souvenir. Avec maman, il en avait sans doute connu, des sorciers. Pas étonnant que ce soit douloureux pour lui.
Je me suis installé dans un compartiment vide, trainant péniblement ma lourde valise derrière moi, un rat sur l'épaule et mon chat me suivant. Quoi, étrange d'avoir ces deux animaux ? Mais non ! Le rat, Pixie, une femelle blanche, était avec moi depuis un an. Nous étions tout deux inséparables. Quant au chat, j'avais eu un coup de coeur pour lui dans l'animalerie magique. On m'avait dit que c'était un chat unique en son genre... J'ai pas trop compris, mais tant pis. J'avais un véritable coup de foudre pour lui. Un jeune chat, pas encore adulte, blanc et noir avec de longs poils et de grosses pattes. Je l'avais appelé Guizmo. Au départ, j'étais méfiant. Rat et chat, en général, ça fait pas bon ménage. Mais Guizmo n'a jamais voulu attaquer Pixie. Il se couchait près d'elle et tous deux semblaient bien s'entendre. Donc, je les avait pris tous les deux pour Poudlard. Être sûr d'avoir des amis, dès le départ, c'était pas plus mal.
J'étais installé depuis une dizaine de minutes quand la porte du compartiment s'est ouverte sur fille qui, d'un sourire, m'a demandé si elle pouvait s'installer avec moi. Je n'y voyais pas de problèmes. Elle s'est donc installée à mes côtés, s'émerveillant sur mes deux boules de poils. Elle s'est tout de suite attirée la sympathie de mon chat et la mienne, par extension.
- Je m'appelle Heyden Stevens. Et toi ?
Je suis devenu tout blanc à ce nom. Heyden. Comme ma mère. Elle m'a jeté un coup d'oeil interrogatif.
- Heyden, c'était le deuxième nom de ma mère. - Était ... ? - Elle est morte quand j'avais cinq ans.
La Heyden face à moi s'excusa, alors qu'elle n'y était pour rien. Ce n'était, après tout, pas sa faute si elle portait ce nom. Puis, elle ne ressemblait pas à ma mère. Elle avait de longs cheveux entre le châtain et le roux, légèrement ondulés, des yeux qui captivèrent les miens de par leur disparité : l'un était brun, l'autre bleu. Je trouvais ce mélange magnifique.
- Il est mignon, ton familier. - Mon quoi ? - Ton familier... Ton chat. - Pourquoi familier ? - Tu es né moldu, c'est ça ?
Au vu de mon regard, je crois qu'elle comprit que oui.
- Un moldu est une personne sans pouvoirs magiques. Un familier, c'est un animal magique qui t'es fidèle, qui te défendra et tout. - C'est quoi la différence entre un familier et un animal normal ? Enfin, à part le côté magique, quoi ? - Ben justement, le côté magique, chez les familiers, il est fort. Tu le découvrira bien assez vite, j'pense !
Elle était gentille, cette fille.
- Mais dit, tu m'a toujours pas donné ton nom ! - Ah oui... Samuël. Samuël Mathiews.
Là non plus, j'ai pas tout compris. Elle est devenue toute pâle, silencieuse quelques secondes, puis a secoué la tête et lâché un rire nerveux. Mais quand je dis que j'ai pas compris... J'ai rien compris, rien du tout !
- Heu... Tu t'es un peu renseigné sur Poudlard ? - Pas vraiment... Je suis pas du genre à lire beaucoup...
Elle a rigolé.
- Truc important alors ! Il y a une répartition, dans quatre maisons, avant toute chose. Évite Serpentards ! - Pourquoi ? C'est quoi Serpentard ? - C'est l'une des quatre maisons. Les érudits, Serdaigle. Les courageux, Gryffondors. Les fidèles Poufsouffle. Les malins, vils et manipulateurs Serpentards. - T'a pas l'air de les aimer... - Personne de bien n'aime Serpentard. - Ah... Et c'est laquelle, la meilleure maison ? - Je sais pas. Gryffondors ou Serdaigle. - Tu veux aller dans laquelle ? - Je sais pas. De toute façon, c'est le Choixpeau qui va choisir. - Le quoi ? - Tu verra !
Elle a rigolé. Je ne doute pas une seule seconde qu'elle se fichait de moi. »
C'était donc ça, la répartition. Tous les premières années, après avoir traversé un lac en barque et attendu dans un couloir, étaient entrés dans une grande salle. Face à nous, un tabouret à trois pieds avec un vieux châpeau posé dessus. Le châpeau en question avait chantonné un truc, puis l'un des professeurs avait commencé l'appel. Pour être répartit, il suffisait de le poser sur sa tête et d'attendre son choix. Après, on se rendait à la table la plus bruyante et on était accueillit par nos compagnons de maison. Bizarre comme système, mais ça pouvait être amusant.
- Mathiews, Samuël.
Je sais pas pourquoi, mais à mon nom, il y eut un grand silence. Quelque chose me dit, à cet instant, que le nom de mon père n'était pas inconnu du monde magique. La grande question était pourquoi. Puis, pourquoi il se cachait, aussi.
Je me suis avancé vers le tabouret, légèrement inquiet - bien que je refusais de me l'avouer. Je me suis assis et le châpeau a été posé sur ma tête. Il me cachait les yeux, tant il était grand...
- Un Mathiews, comme c'est intéressant... - Pourquoi ? - Oh, tu le saura bien assez tôt. Alors... De grandes capacités. Courageux, intelligent, malin aussi. Mais je vois en toi des défauts plus grands encore. La peur. L'incompréhension. Un brin de folie... - Je suis pas fou ! - Tu pourrai le devenir. - Rassurant... - Trois maisons te conviendraient. Serdaigle, pour le savoir qu'elle t'apporterait bien que tu ne sera jamais digne représentant de cette maison. Gryffondors t'aiderai bien aussi... Mais je te vois plus chez Serpentard. - Non. Je refuse. On m'a dit que Serpentard, c'étaient des fous. Je veux pas. Je suis pas fou. - Tu as besoin d'être aidé... De guérir. Tu as raison... Serpentard n'est pas pour toi.
GRYFFONDORS !
J'ai été si soulagé que je suis resté quelques secondes sur le tabouret, avant qu'on ne me force à me lever. J'ai tourné la tête vers Heyden, qui m'a fait un signe triomphant, avant de m'assoir à la longue table des rouges et or. J'avais eu chaud. Très chaud.
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Samuël Mathiews [ en cours ]
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